Composition des huiles végétales : l'atour majeur de la belle cosmétique bio

Visiblement le 21ème siècle sera le siècle de la sécurité, pour diverses raisons, nous supportons de moins en moins la prise de risque. Les mots clé sont : prévention, sécurité, santé, certitude… Les adeptes de cosmétiques seront divisés. Il y aura les adeptes d’une cosmétique technique, pointue très scientifique. Nous aurons aussi un cosmétique ludique, basique et nous aurons surtout une cosmétique naturelle et bio de plus en plus efficace.

C’est ainsi que nous voyons resurgir les huiles végétales comme instrument majeur d’une beauté naturelle et saine. Elles sont revenues très récemment au-devant de la scène en soin de base, utilisées comme un sérum dans des huiles de beauté, avec une composition d’environ 98 % d’huiles, donc d’actif, contre une présente entre 10 et 28 % dans des crèmes bio.

Ingrédient quasi unique dans les huiles de beauté pour le visage, ou essentiel dans les crèmes, elles sont à l’essence de notre marque car, les huiles végétales ne se composent que de carbone (C), d'hydrogène (H) et d'un peu d'oxygène (O), dans des proportions variables selon les huiles.

Afin de bien comprendre comment fonctionne une huile végétale, il est indispensable d’expliquer comme la peau travaille.

 1. LA PEAU ET SA CONSTITUTION ANATOMIQUE : 

     L’EPIDERME

Le stratum corneum (couche cornée) est la couche supérieure de l’épiderme. Elle a un rôle esthétique prépondérant, c’est l’élément protecteur principale malgré sa finesse (10 µm, 1/100 de mm). C’est une barrière quasi imperméable.

La couche cornée est constituée de cellules (les cornéocytses) ordonnées comme un mur de briques (planche c) dont le ciment est constitué par des Acide gras polyinsaturés, du cholestérol et de la céramide (constituant majoritaire).

Si la concentration en eau est inférieure à 10%, elle parait sèche, écaillée, perd sa souplesse, voir se craquelle.

Si la concentration en eau est trop importante, sa déshydratation est accélérée. 


L’hydratation perméabilise l’épiderme dans les 2 sens.

     LE DERME

C’est un gel de protéoglycane (sucre capable de fixer l’eau) dont l’acide hyaluronique est l’un des composants. IL est également constitué de protéines comme le collagène et l’élastine.

Il est vascularisé. C’est le réservoir d’eau de la peau.

La part d’eau de la peau totale évolue avec le temps. Elle est constituée de 80 % d’eau chez un nourrisson alors qu’elle n’est plus que de 60% chez une personne âgée.

La ride est une modification de structure du derme plus qu’une diminution de la concentration en eau elle est le résultat de la même cassure du derme et de l’épiderme. En dehors du phénomène naturel du vieillissement, beaucoup de raisons ou de facteurs aggravants existent : trop de soleil, trop de stress, la cigarette, la pollution, l’inaction ... autant de faits qui développent des radicaux libres responsables également du vieillissement de la peau et pas que …

2. LA PEAU ET SA CONSTITUTION CHIMIQUE :

  •      L’ACIDITE DE LA PEAU :

Elle est dans les faits légèrement acide (pH= 5,5 en moyenne), elle devient moins acide avec l’âge. Les peaux grasses sont plus basiques. Cette acidité limite les agressions de microorganismes pathogènes, la défense de la peau diminue donc avec le temps.

 

  •      LE FILM HYDRO LIPIDIQUE :

C’est un film se trouvant à la surface de la peau, constitué de sébum secrété par les glandes sudoripares et d’eau.

Le sébum est constitué d’acides gras polyinsaturés, de céramides et de cholestérol.

La sécrétion de sébum est plus importante au milieu du visage la zone T.

Il est secrété plus fortement chez l’homme que chez la femme et diminue après 50 ans.

La sécrétion de sébum augmente dans la 2e partie de cycle chez la femme.

Il disparait après usage d’un détergent, il réapparait après quelques heures.

 

Sa fonction est de maintenir le ph et de renforcer l’aspect esthétique de la couche cornée. 

EN RESUME : un bon produit cosmétique est un produit qui, a minima :

  1. Réduit la perte insensible en eau (hydratation)
  2. Maintien le ph de la peau
  3. Consolide la couche cornée (le mur de brique qui empêche l’affaissement et donc la ride)
  4. maintient le film hydro lipidique
  5. lutte contre les radicaux libres

 

Voyons maintenant comment et pourquoi les belles huiles végétales agissent 

En premier lieu, qu’appelle-t-on Huile végétales, ils existent de façon simplifiée, trois grands types d’huiles voir notre article sur le blog : ici

– Les huiles minérales, issues de la pétrochimie) elles sont occlusives, protègent bien la peau des agressions extérieures mais ne nourrit pas en profondeur n’apportent aucun bénéfice à la peau. Elles ne s’oxydent pas et se conservent très longtemps.

– Les huiles modifiées. D’origine naturelle, ces huiles ont été modifiées en laboratoire, ellles ont été chauffées, diluées… ces huiles d’origine naturelle ne nourrissent plus la peau mais offrent un intérêt au toucher, à la formulation et aux économies...

– Les huiles végétales, les vraies, les 100% naturelles. Obtenues uniquement par pression des fruits ou noyaux, elles sont riches en acides gras et anti-oxydants. Chaque huile ayant bien sûr ses propres particularités, elles ont toutes en commun des propriétés nourrissante, hydratante et protectrice. Elles sont de première pression à froid. Nous ne parlerons que de celles-ci, les autres ne présentant pas d’intérêt majeur pour la peau.

 

Les huiles végétales sont composées essentiellement de triglycérides parfois à plus de 98 %, ils sont intéressants pour la peau car ils contiennent les acides gras et servent de support aux INSAPONIFIABLES.

Dans ces derniers, nous allons trouver beaucoup d’éléments qui nous intéressent au plus haut point :

  • Vitamines : E (Antioxydant et conservateur naturel),  A : (carotène), K (Coagulant), D (antirachitique) régule et facilite l’absorption du calcium Elle permet aussi d’entretenir l’hydratation de la peau.
  • Polyphénols (flavonoïdes) : Antioxydants, cicatrisants et réparateurs
  • Phytostérols (cholestérol) : Anti-inflammatoires, protègent des UV, améliorent la microcirculation
  • Tri terpènes : Emollients
  • Hydrocarbures- Squalène: Restructurant de l’épiderme (proche de la composition du sébum de la peau)
  • Des minéraux : zinc, fer, calcium, potassium, magnésium, phosphore, cuivre
  • Des enzymes : co-enzyme Q10, glulathione peroxydase, méthionine réductase, polyphénol oxydase, isoenzymes
  • Des esters résineux  connus pour leurs propriétés cicatrisantes et désinfectantes

 

  • LES ACIDES GRAS :

Nous avons évoqué précédemment leur importance dans la construction de ce mur de brique de notre couche cornée.

Il existe plusieurs sortes d’acides gras : les acides gras saturés, monoinsaturés et poly-insaturés.

Les acides gras saturés (AGS) sont principalement d’origine animale, ils sont présents dans le beurre, la crème, le saindoux ou le lard… Certaines huiles végétales en contiennent également, comme l’huile de palme.

Les acides gras insaturés (AGI) se retrouvent principalement dans les produits végétaux ainsi que dans les poissons gras tels que le saumon, les sardines ou encore le thon…

Ils se divisent en deux sous-catégories :

-          Les acides gras monoinsaturés, omégas 9

-          Les acides gras poly-insaturés, omégas 3 et 6

 

Au niveau de la peau, ce sont principalement les acides gras poly-insaturés qui nous intéressent.

Les acides gras « essentiels », sont des composés lipidiques que le corps ne peut pas fabriquer, ou en quantité insuffisante, et qui doivent donc être apportés par l'alimentation.

Les omégas 3 font partie de la famille des acides gras essentiels.

Les omégas 6 participent à la construction des cellules immunitaires, améliorent la cicatrisation.

Pour que les omégas 6 soient réellement efficaces, ils doivent être associés à un apport suffisant d’omégas 3.  On retrouve : l’acide linoléique (le seul acides gras oméga 6 essentiel), l’acide gamma-linoléique, l’acide dihomo-gamma-linoléique, l’acide arachidonique.

Prenons les deux acides essentiels (qui ne peuvent être produits par notre corps) en exemple  

       1. l’acide linoléique

Présent dans bon nombre d’huiles végétales, l’acide linoléique est un des acides gras essentiel de la famille des omégas 6. A l’intérieur de notre peau, l’acide linoléique entre dans la composition des céramides, qui, eux, font partie du ciment lipidique, véritable barrière protectrice de l’épiderme. Une carence en oméga 6 aura pour conséquence une sécheresse intense de la peau, un teint moins éclatant, des cheveux cassants et ternes….

       2. L’acide alpha-linolénique

De la famille des omégas 3, l’acide alpha-linolénique est le seul acide qualifié « d’essentiel » puisqu’il ne peut être synthétisé par le corps.

Dans l’industrie cosmétique, l’acide alpha-linoléique est connu pour son pouvoir hydratant qui donne de la souplesse à la peau. Il est anti-inflammatoire et apaise donc les rougeurs et irritations cutanées.

 

Les omégas 9, acides gras monoinsaturés, ne sont pas des acides gras essentiels car le corps humain peut les fabriquer, le plus connu est l’acide oléique. Que l’on utilise tout de même en cosmétique en complément d’omégas 6 notamment.

Il y a entre 40 et 50 acides gras communs et plus de 500 acides gras rares seulement présents dans certaines huiles. En fait il y a une vingtaine d’acides gras qui peuvent nous intéresser avec chacun des fonctions différentes. Chaque huile végétale a sa propre composition en acides gras.

Le rôle du formulateur sera de trouver la meilleure synergie entre ces différents acides gras et par conséquent différentes huiles pour répondre aux besoins de chaque type de peau.

On peut déjà affirmer que la synergie unique d’huiles végétales qui soit efficace sur tous les types de peau est un leurre. Chaque type de peau va demander une composition spécifique en acide gras.

 

 

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